L'INQUISITION ROMAINE...

 

Une bien triste période pour l'histoire de l'Eglise Romaine.

Minoritaire, l'Eglise était tolérante, dominatrice, l'Eglise Romaine, devint persécutrice, fanatique et cruelle. A cette époque, l'Eglise a trahi l'évangile de Jésus Christ dont elle se réclamait abusivement l'héritière. Au nom d'une idéologie aberrante, elle entreprit de liquider par le meurtre physique ceux qui ne partageaient pas ses idées. Le zèle de la foi l'a conduit à pratiquer, en cette circonstance, une religion de bourreau.

Le Roi Philippe le Bel portait ce jugement sur les inquisiteurs de son temps :

" Sous l'apparence de la piété, Ils ont osé des choses impies et inhumaines ; Sous prétexte de défendre la foi catholique, ils ont commis les pires des forfaits ".

Le clergé en effet, y trouvait un large profit puisque les biens des condamnés, soumis à la torture, passaient dans le trésor pontifical ! Il faut dire qu'à cette époque, la cupidité des papes était sans bornes !

L'Eglise, de ce temps-là, s'était donnée elle-même pour fin, alors qu'elle n'etait qu'intermédiaire, que provisoire, oubliant que ce n'est pas elle qui sauve, mais le Seigneur ; ce n'est pas elle qui donne la grâce, dont elle a tant besoin elle-même. Elle n'existe que pour servir et non pour dominer.

L'Eglise est faite pour les hommes et non les hommes pour l'Eglise. Mais elle est composée d'hommes soumis aux passions et aux erreurs communes. Elle s'était attribuée un pouvoir absolu à l'instar des puissances de ce monde dont elle en avait trop souvent partager la gloire et les exactions.

Ce passé de l'Eglise n'était pas l'exemplaire du message du Christ. C'était celle d'une institution qui se présentait elle-même comme la source et la condition d'une appartenance à Dieu dont elle tirait la justification de son pouvoir absolu.

De nos jours, l'essentiel de son message Christique a changé, ce doit être celui d'un amour inconditionnel qui soit une lumière et une référence pour toute l'humanité.

Mais il reste encore des progrès à faire. Que l'on songe au refus de conférer l'ordination sacerdotale à des hommes mariés selon l'usage apostolique, maintenu dans toutes les autres églises, à l'interdiction de donner les sacrements aux divorcés remariés et à tant d'autres catégories de personnes ; tout cela au nom de concepts idéologiques légers par rapport à la souffrance de ceux qui en subissent les inhumaines conséquences.

Pour être plus crédible, elle devrait abandonner une stratégie, un comportement qui l'apparentent plus à un système de réglementation institutionnelle qu'à un ministère charismatique de miséricorde au service de la condition humaine.

Après l'avoir honteusement et longtemps combattue, l'Eglise prône aujourd'hui, avec éclat, la liberté des droits de l'homme, sous la pression du progrès social et de l'évolution des mentalités. Qu'on se souvienne de la condamnation de Pie IX le 8 décembre 1864, il y aura 135 ans fin 99, dans son encyclique " Quanta Cura " et dans le " syllabus " : condamnation solennelle de la liberté d'opinion, de la liberté de conscience, de la liberté de la presse, de la liberté des cultes non romains !

Aujourd'hui, l'église a heureusement abandonné certains de ses comportements passés, ce qui devrait la rendre plus humble, plus ouverte aux misères humaines auxquelles elle a très largement participé autrefois. Elle devrait gagner tous les cœurs par un retour inconditionnel au véritable esprit d'amour qu'est l'Evangile.

Souhaitons qu'un jour sa pastorale s'ouvre plus largement encore à sa véritable mission et qu'elle ramène vers elle, tous ceux que son rigorisme élitiste et inquisiteur éloigne encore de son heureuse influence… Nous le souhaitons de tout cœur.

 
Mgr Cantor

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