DIVORCES-REMARIES ET EUCHARISTIE ...
Suite à l'intervention de Rome
concernant l'Eucharistie et les divorcés-remariés
selon laquelle la communion leur reste interdite, nombre des amis de Eglise Ste
Marie ont manifesté leur désapprobation et leur tristesse face à cette
directive qui manifeste à leurs yeux une incompréhension de l'annonce de
l'Evangile et la pratique d'une pastorale pour le moins regrettable !
Un texte qui tombe très mal, en
pleine année du Jubilé, où l'on évoque tout particulièrement la miséricorde et
l'ouverture, faisait remarquer Mgr Armand Lebourgeois,
Evêque émérite d'Autun, dans la Croix du 12 Juillet 2000.
Un lecteur de la Marne nous écrit :
Comment accepter cette interdiction
sans protester ? Nous aurions souffert de ne pouvoir recevoir le pain de vie,
si votre Eglise ne nous avait pas accueillis avec cette charité dont le Christ
n'a cessé de témoigner envers les pécheurs que nous sommes tous. L'Eglise est composée de pécheurs convertis ou à convertir.
Mais pourquoi deux poids et deux mesures ? Un clergé qui s'accorde tous les
privilèges : réduction à l'état laïc et mariage autorisé malgré leurs vœux et
cette même autorité ecclésiastique qui prône l'interdiction des sacrements aux
simples fidèles blessés par un divorce. Pour pouvoir communier, ils doivent
vivre en solitaire ! En quoi ce jubilé qui oublie la miséricorde et le pardon
est-il encore crédible ? Merci de votre accueil.
Un lecteur de la Somme
Le père Congar
était un prophète qui en 1972 invitait l'Eglise à ouvrir son cœur à tous ceux
qui, conscients de leurs situations, demandaient la grâce de pouvoir
s'approcher du Christ, sauveur et rédempteur. J'habitais Paris lorsque j'ai lu
cet article apporté par un ami. C'est vraiment l'esprit de l'Evangile. Merci de
l'avoir rappelé.
Un lecteur de l'Eure
Pourquoi l'Eglise romaine
applique-t-elle dans les cas difficiles la notion juridique avant l'esprit de
l'Evangile ? Quand sera-t-elle libérée de cet esprit légaliste qui brise et
contredit parfois l'enseignement du Christ ? Je ne comprends pas cet
aveuglement qui éloigne d'elle tant de blessés de la vie, alors qu'elle devrait
être là pour les accueillir et leur donner le Christ ? Pourquoi faut-il que
d'autres communautés trouvent le chemin de la justice et de la charité et
qu'une grande institution reste prisonnière d'une conception étroite et
malheureusement si peu chrétienne ? J'ai du mal à le comprendre. je ne crois pas être le seul !
Un lecteur du Calvados
Nous aimons l'Eglise, mais nous
souffrons de la voir interdire la communion à tant de couples, de voir tant de
familles abandonnées, tant de jeunes enfants auxquels on refuse le baptême et
qui perçoivent ces refus comme une exclusion, contraire à l'enseignement du Christ.
Ils ressentent une profonde souffrance, celle de ne pas avoir été suffisamment
aimés par l'Eglise pour avoir été compris et accueillis. Nous vous soutenons,
continuez de tendre la main à tous ceux qui cherchent le Christ là où il se
trouve, ce sera toujours dans l'expression d'un amour infini et miséricordieux
non pas dans des interdits qui brisent toute espérance.
Un lecteur de Paris
Divorcé contre mon gré, remarié par
bonheur, je vous dois de continuer à vivre en communion avec l'Eglise et communier
avec mon épouse et mes enfants. Je rends grâce à Dieu de votre accueil qui nous
a donné Jésus Christ, sauveur et rédempteur. Merci de nous avoir compris et
aidés.
Un lecteur de Tours
Si l'Eglise pouvait savoir la
souffrance qu'elle nous inflige en nous privant du bonheur de communier, elle
changerait d'attitude. Aussi nous prions pour que le jubilé soit un vrai jubilé
et que l'amour que nous avons trouvé puisse devenir celui que nous attendons
tous de l'Eglise.
Un lecteur de Mantes
Je comprends que le sujet évoqué soit
délicat et difficile. Mais nous souffrons de voir l'Eglise incapable de
franchir le barrage d'un ensemble de lois et de principes discutables et
préjudiciables à la vie spirituelle. L'exigence de l'Eglise de vouloir imposer
la chasteté perpétuelle au couple divorcé pour pouvoir communier est
scandaleuse. C'est demander l'impossible et engager les époux dans des voies
imprévisibles et inhumaines. Est-ce bien honnête ? L'homme n'est pas fait pour
le Sabbat, mais le Sabbat est fait pour l'homme, a dit Jésus.
Ce que pensait le Père Congar en 1972
" Si l'Eglise est constituée par
des fidèles qui se disent frères, qui croient et qui pratiquent l'esprit de
l'Evangile, elle ne peut pas rejeter d'autres frères, sous prétexte que socialement,
ils sont en dehors de certaines nombres et pour certains source de scandale.
C'est allé à l'encontre de l'enseignement du Christ sauveur ! Jésus en effet a
passé son temps à lutter contre les sectarismes et les discriminations de
toutes sortes. Jésus réintègre, sans cesse dans la communauté des hommes et des
fidèles, ceux qui étaient exclus par leur appartenance à une catégorie
discriminée du reste. " La mission libératrice de l'Eglise demeure, elle
incombe à toute l'Eglise, voire à toute la communauté humaine. (Cf journal le monde des 3-4 Décembre 1972-Les choses de la
foi-Le centurion.1973)
C'est tout l'esprit de la pastorale de
l'Eglise Sainte Marie à l'égard des divorcés-remariés
et de tous ceux qui pour des raisons diverses sont éloignés de l'Eglise…Dieu
veut que tous les hommes soient sauvés ! Ne les repoussons pas, sous prétexte
qu'ils sont en marge de la loi. Nous sommes tous, qui que nous soyons, en
marge de la loi et cette loi est celle de l'amour de Dieu et du prochain :
C'est toute la loi ! Celle que Jésus nous invite à vivre en nous demandant
de ne pas juger ceux qui ne peuvent la suivre aussi bien qu'ils le désirent…Mais
en nous invitant à les comprendre, à les aimer comme nous-mêmes ! N'est-ce
pas tout l'Evangile ? Le Jubilé devait être un temps d'ouverture et de miséricorde
et non de fermeture et de condamnation. Pour ceux qui aiment vraiment l'Eglise,
quelle souffrance de voir un tel gâchis !