Mai 2000
     LE PARDON DU PAPE JEAN-PAUL II

 

Il est très méritoire. Aucun Pape précédent n'avait songé à le faire. Ce n'était sans doute pas dans la mouvance intellectuelle ni sans doute dans la capacité spirituelle de l'époque. Qu'en est-il aujourd'hui du pardon de l'Eglise ?

Certains diront qu'il est tardif , que c'est un peu trop facile et qu'il n'engage à rien, car les victimes sont toujours des victimes et que la réparation est toute verbale.

D'autres, que cet acte est avant tout médiatique et que cela ne change absolument rien à la pratique de l'Eglise.

Certains trouveront toujours à redire. Les uns que c'est trop, les autres pas assez. C'est trop facile !

La repentance du Pape est exemplaire. Elle ne peut que faire honneur à l'Eglise.

Peu de gens savent et veulent demander pardon. Ils sont trop orgueilleux pour cela.

Ils préfèrent rester sur leurs positions et ne pas assumer les erreurs et les fautes des autres.

Dans la vie, c'est monnaie courante. " Ce n'est pas moi, c'est l'autre ! "

C'est toujours la faute des autres…Mais les autres font partie d'un tout et le Pape s'est grandi, en demandant pardon pour toutes les erreurs, les crimes commis au cours des siècles par des chrétiens et des responsables d'Eglise.

Souhaitons que cette repentance ouvre un nouveau courant de vraie charité évangélique à laquelle aspirent tous ceux qui se sentent pauvres et dénués de mérites.

Quand nous trouvons sur notre chemin, quelqu'un qui ne juge pas, qui ne condamne pas, qui ne rejette pas, mais qui nous aide a transformer notre vie, le regard qu'il porte sur nous prend sa source dans le cœur même de Dieu ; C'est Dieu qui vient nous trouver dans notre misère et qui nous donne la joie d'être reconnu comme l'enfant prodigue de l'Evangile.

Qui n'a pas fait parfois un long chemin pour revenir vers le Père des miséricordes et lui demander humblement pardon de ses fautes ?

Il faut beaucoup de temps et souvent bien des d'épreuves, pour prendre cette bonne et ultime décision.

Chacun a son histoire secrète qui n'appartient qu'à lui seul. Aucune vie n'est identique à l'autre. C'est pourquoi, on ne peut pas juger.

Ce qui est sûr, c'est que Dieu qui sonde les cœurs, ne nous abandonne jamais. Il veille sur nous, il attend que nous soyons prêts à accueillir sa grâce. Une grâce de miséricorde et de lumière, fondée sur la justice.

Pourquoi la justice ? Parce que celui qui donne la vie est responsable de cette vie. Or Dieu est responsable de chacun de nous.

En effet, que sommes-nous ?

De pauvres êtres de chair et de sang, dotés d'une cervelle qui fonctionne plus ou moins bien et d'un corps qui est conditionné par les tempéraments et les hérédités les plus diverses. Nous n'avons rien choisi. Tout nous a été donné au hasard des circonstances de la vie.

Comment Dieu ne tiendrait-il pas compte, en toute justice, de toutes ces circonstances atténuantes ?

Le mystère de l'existence dépasse notre entendement. Que faire ? La bonne solution est de faire confiance à la sagesse et à l'amour infinis de Dieu qui ne peuvent être contraires à toutes ses perfections. S'il nous a créés tels que nous sommes, c'est qu'il avait ses desseins. S'il l'avait voulu, Il aurait pu faire de nous des anges...

Mais s'il s'est fait homme, c'est que c'était la voie la plus parfaite pour nous témoigner un amour sans mesure, en tant que sauveur et rédempteur du monde qu'il a créé.

Prions le souvent de nous donner son Esprit.

Notre réponse à ce mystère sera toujours à la mesure de notre foi, de notre amour de Dieu et du prochain.

Grégoire

 

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