JANVIER 2002 Un problème parmi d’autres…
Est-ce le fait d’appartenir à telle ou telle église particulière,(elles le sont toutes ! ) qui est important et qui nous justifie ? Ou celui de vivre, le mieux possible, l’enseignement du Christ ? L’histoire religieuse nous permet de nous faire une opinion sur la fidélité de telle ou telle église à cet enseignement chrétien.
Or combien d’églises, au cours des siècles, ont versé dans l’ intolérance la plus absolue et le fanatisme le plus abominable ?
Elles ont voulu imposer aux autres leurs manières de penser, de croire et de vivre, en n’hésitant pas à supprimer physiquement ceux qui ne pensaient pas comme elles. Toutes les guerres de religion, toutes les persécutions religieuses, sont le scandale le plus anti-chrétien qu ’il nous soit donné de constater. Et rien dans l’Evangile ne peut justifier une telle procédure !
En conséquence, chaque chrétien doit y réfléchir et en référer, d’abord et avant tout, à sa propre conscience.
« Aimer Dieu et son prochain, c’est toute la loi et les prophètes » a dit le Christ ! et tout ce qui contredit cette loi n’est pas chrétien !
La liberté de conscience et la liberté de culte sont la loi suprême en matière de religion. Chacun peut rejoindre librement l’église de son choix. Cela est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme. Et aucune communauté n’a le droit de contester cette décision. Si l’une d’entre elles le faisait, elle révèlerait son mépris de cette liberté essentielle. Ce serait alors une raison suffisante pour réagir et ne pas la suivre dans cette voie !
Ce n’est pas l’institution ecclésiastique, quelle qu’elle soit, qui est l’objet de notre foi, mais c’est Jésus Christ, et lui seul ! Dieu est le Père de tous ceux qu’il a créés ! Qu’ils soient catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans, évangélistes, musulmans, bouddhistes, ou même sans religion !
Car tout dépend des circonstances de notre vie ! Si nous étions nés en Chine, nous serions chinois ! Mais nous serions toujours enfants de Dieu et bénéficiaires de son amour et de sa miséricorde infinis !
Il y a dans ce monde actuel un relent d’intolérance inimaginable ! Un racisme intellectuel, culturel et social qui risque d’infecter, de plus en plus, nos relations quotidiennes et qui n’épargne aucune société, qu’elle soit culturelle, religieuse ou simplement civile. Il est important que nous en prenions conscience, dès maintenant, car c’est un des problèmes importants de notre manière d’être en société, si nous voulons, un jour, vivre ensemble dans la paix. Le triste exemple du Moyen Orient nous y invite fortement.
Père Maurice Cantor
