JANVIER 2003 

         

JE NE LE SAVAIS PAS !

 

Combien de fois n’ai-je pas entendu ces mots ! Combien de fois  me les suis-je dits moi-même !

Non, je ne le savais pas !

 

Je ne savais pas ce qu’était véritablement ce mystère de l’Amour  infini !

 

Bien sûr, j’ avais maintes fois entendu proclamer  les passages de l’Evangile ou Jésus avait pris soin d’expliquer et d’essayer de nous faire comprendre ce mystère ineffable d’un Amour sans mesures…Mais entendre et comprendre est une autre chose !

         Il faut attendre cette grâce qui nous fait découvrir l’immensité de notre pauvreté pour percevoir dans le même temps tout l’amour qui nous est donné.

 

Un amour  totalement gratuit, surabondant, un amour qui comble toutes les misères, un amour qui bouleverse le cœur au point de lui faire mal !

         Oui, faire mal ! Car on découvre combien on a mal répondu à tant d’amour ! Un mal fait de regrets, car on n’a pas su aimer !

Mais c’est un mal qui apporte sa lumière, parce que l’on découvre enfin le vrai sens de la vie, parce que l’on pressent qu’un jour ce sera le bonheur inouï de la rencontre avec le Seigneur, avec celui qui n’est véritablement que don, miséricorde, compassion, amour sans mesures…

         Oui, souffrance de pressentir à quel point on a été aimé et, à quel point, on n’est souvent passé à coté de cet amour infini !

Souffrance, toutefois bienheureuse, qui brûle profondément toutes les scories de nos erreurs, de nos faiblesses et  de nos ignorances…

        Car il existe bien  une souffrance particulière : c’est celle  de ne pas savoir aimer autant qu’on est  aimé !

C’est une souffrance spirituelle, faite de regrets,  qui nous fait découvrir qu’on n’a pas su répondre à l’amour qu’on a reçu !

         C’est la souffrance des saints, des humbles, des petits, qui n’ont rien d’autre à donner que leurs pauvreté…

C’est la souffrance d’être comblé au delà de toute mesure alors qu’on ne mérite absolument  rien !

Sainte Thérèse de l’enfant Jésus parle dans son offrande à l’Amour miséricordieux de son état de victime…

         Ce terme appartient plus particulièrement à la spiritualité de sa génération. Mais elle signifie que  la victime est anéantie, livrée sans défenses, au feu dévorant de l’amour de Dieu et qu’elle ne pourra jamais répondre adéquatement à cet amour.  D’où  cette profonde souffrance mystique  qu’a connue Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

Pour nous qui ne sommes malheureusement  pas des saints, puissions-nous seulement comprendre, en regardant le Christ en croix, que c’est l’image la plus terrible et la plus douloureuse qui soit de l’Amour crucifié…

 Combien de fois, sommes nous passés devant cette croix,  sans le savoir vraiment…

 

Grégoire.

 

 

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